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LES RODEURS DE FRONTIÈRES

poser silence à ces hommes et les obliger à redevenir ce qu’ils auraient toujours dû être, c’est-à-dire polis et respectueux envers moi.

— Et sans doute, fit en riant le Canadien, ce cavalier, arrivé si à propos pour toi, était un de tes amis ?

— Une connaissance seulement, mon père, dit-elle en rougissant légèrement.

— Ah ! très-bien.

— Mais c’est un grand ami à vous, du moins je le suppose.

— Hum ! et sais-tu son nom à celui-là, mon enfant ?

— Certainement ! fit-elle vivement.

— Et quel est son nom ? si cela ne te contrarie pas trop de me le dire.

— Nullement. Il se nomme le Jaguar !

— Oh ! oh ! reprit le chasseur en fronçant les sourcils, que pouvait-il donc avoir affaire à la venta ?

— Je ne sais, mon père ; seulement, il dit quelques mots à voix basse aux hommes dont je vous ai parlé, ceux-ci quittèrent immédiatement la table, remontèrent sur leurs chevaux et s’éloignèrent au galop sans faire la moindre observation.

— C’est étrange, murmura le Canadien.

Il y eut un assez long silence ; Tranquille réfléchissait profondément ; il cherchait évidemment la solution d’un problème qui sans doute lui paraissait fort difficile à résoudre.

Enfin il releva la tête.

— N’as-tu donc que cela à me dire ? demanda-t-il à la jeune fille ; jusqu’à présent je ne vois rien