— Holà ! cria-t-il, que voulez-vous ici ?
Le Renard-Bleu allait répondre, John Davis l’en empêcha.
— Laissez-moi faire, dit-il.
Quittant alors le tronc d’arbre derrière lequel il s’abritait, il fit résolûment quelques pas en avant, et s’arrêtant à peu près au milieu de la clairière.
— Où êtes-vous, vous qui parlez ? dit-il d’une voix haute et ferme ; craignez-vous donc de vous laisser voir ?
— Je ne crains rien, répondit le Scalpeur.
— Alors, montrez-vous, qu’on vous connaisse, reprit John d’un ton goguenard.
Ainsi interpellé, le Scalpeur fit bondir son cheval et vint s’arrêter à deux pas du chasseur.
— Me voilà, dit-il, que me voulez-vous ?
Davis avait laissé arriver le cheval sans faire un mouvement pour l’éviter.
— Eh ! dit-il, je n’étais pas fâché de vous voir.
— Est-ce tout ce que vous avez à me dire ? fit l’autre d’un ton bourru.
— Hum ! vous êtes bien pressé, que diable ! laissez-nous au moins le temps de respirer.
— Trêve de plaisanteries qui pourraient vous coûter cher ; dites-moi de suite quelles sont vos propositions, je n’ai pas de temps à perdre en vains discours.
— Eh ! comment diable savez-vous si j’ai des propositions à vous faire ?
— Seriez-vous ici sans cela ?
— Et ces propositions, vous les connaissez sans doute ?
— C’est possible.