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Page:Aimard - Les Rôdeurs de frontières, 1910.djvu/334

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LES RODEURS DE FRONTIÈRES

— Non ; seulement je suppose qu’elle est importante.

Le soldat avait répondu avec une entière liberté d’esprit et une franchise de bon aloi aux questions du capitaine. Il était évident qu’il ne mentait pas.

Après une dernière hésitation, don Juan se décida à lire ; mais bientôt ses sourcils se froncèrent, et une expression de mauvaise humeur se répandit sur ses traits.

Voilà ce que contenait cette dépêche :


Pozo-Redondo, le… 18…

« Le général don José-Maria Rubio, commandant militaire supérieur de l’État du Texas, a l’honneur d’informer le capitaine don Juan Melendez de Gongora, que de nouveaux troubles se sont déclarés dans l’État ; plusieurs troupes de bandits et de rôdeurs de frontières, sous les ordres de différents chefs, tiennent la campagne, pillant et brûlant les haciendas, arrêtant les convois et interceptant les communications. En présence de faits aussi graves, qui compromettent la fortune publique et la sûreté des habitants, le gouvernement, comme son devoir le lui commande impérieusement, a dû, dans l’intérêt de tous, prendre des mesures générales afin de réprimer ces désordres avant qu’ils ne s’étendent sur une plus grande échelle. En conséquence l’État de Texas est déclaré en état de siége, etc. (Ici suivaient les mesures adoptées par le général pour étouffer la rébellion, puis la dépêche continuait en ces ter-