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LES RODEURS DE FRONTIÈRES

— Oui !… Il paraît que le gouvernement n’est pas riche.

— Alors, vous lui faites crédit ?

— Il le faut bien.

— Diable ! diable ! Mais, pardon de vous adresser toutes ces questions qui doivent vous paraître indiscrètes.

— Nullement. Ne vous gênez pas ; nous causons amicalement.

— Comment vivez-vous ?

— Ah ! voilà : nous avons le casuel.

— Le casuel ! Qu’est-ce que c’est que cela ?

— Vous ne comprenez pas ?

— Je vous l’avoue.

— Je vais vous l’expliquer.

— Vous me ferez plaisir.

— Il arrive parfois que notre capitaine ou notre général nous charge d’une mission.

— Très-bien.

— Cette mission est payée à part ; plus elle est dangereuse, plus la somme est forte.

— Toujours à crédit ?

— Non, diable ! d’avance.

— Ceci est mieux.

— N’est-ce pas ?

— Et avez-vous quelquefois de ces missions ?

— Souvent, surtout en temps de pronunciamento.

— Oui, mais voilà près d’un an qu’aucun général ne s’est prononcé.

— Malheureusement.

— Alors vous êtes à sec ?

— Pas tout à fait.