Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/103

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Dona Luz chantait une de ces charmantes chansons créoles, pleines de suaves mélodies.

Tout à coup une lueur rougeâtre parut à l’horizon, grandissant d’instant en instant et un bruit sourd et continu, comme les grondements d’un tonnerre lointain se fit entendre.

— Qu’est cela ? s’écria le général en se levant précipitamment.

— C’est la prairie qui brûle, répondit paisiblement le Babillard.

À cette annonce terrible faite si tranquillement, tout fut en rumeur dans le camp.

Il fallait fuir en toute hâte, si l’on ne voulait courir le risque d’être brûlé vif.

Un des Gambusinos, profitant du désordre, se glissa parmi les ballots et disparut dans la plaine après avoir échangé un signe mystérieux avec le Babillard.