Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/117

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cercle, il fit allumer les hautes herbes dans plusieurs endroits à la fois.

L’idée, quoique barbare et digne des sauvages guerriers qui s’en servaient, était bonne.

Les chasseurs après avoir vainement tenté de sortir du réseau de feu, qui les envelopperait de toutes parts, seraient obligés malgré eux, s’ils ne préféraient être brûlés vifs, de se rendre à leurs féroces ennemis.

La Tête-d’Aigle avait tout calculé, tout prévu, excepté la chose la plus simple et la plus facile, la seule chance de salut qui resterait au Cœur-Loyal.

Comme nous l’avons dit, sur l’ordre de leur chef, les guerriers s’étaient dispersés et avaient allumé l’incendie dans plusieurs endroits à la fois.

Dans cette saison avancée de l’année, les plantes et les herbes, brûlés par les rayons incandescents du soleil de l’été, s’étaient immédiatement enflammés et le feu s’était étendu dans toutes les directions avec une rapidité effrayante.

Pas assez vite cependant pour ne pas laisser s’écouler un certain laps de temps avant de se réunir.

Le Cœur-Loyal n’avait pas hésité, pendant que les Indiens couraient comme des démons autour de la barrière de flamme qu’ils venaient d’opposer à leurs ennemis et qu’ils poussaient des hurlements de joie, le chasseur suivi de son ami s’était élancé au pas de course entre deux murailles de feu qui, à