Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/174

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— Très bien, parlez, je vous écoute.

Le personnage auquel le Babillard donnait le terrible nom indien de Ouaktehno, était un homme de pure race blanche âgé de trente ans au plus, d’une taille haute et bien proportionnée, d’une tournure élégante, portant avec un certain laisser-aller le costume pittoresque des coureurs des bois.

Ses traits étaient nobles, caractérisés, empreints de cette expression hautaine et loyale que l’on rencontre si souvent parmi les hommes habitués à la rude et libre vie des prairies.

Il fixait sur le Babillard ses grands yeux noirs pleins d’éclairs, un mystérieux sourire plissait ses lèvres et il s’appuyait nonchalamment sur sa carabine, tout en écoutant le guide.

— Si je fais tomber entre vos mains les gens que je suis payé pour escorter et pour conduire, au moins ne le ferai-je qu’autant que j’y trouverai un large bénéfice, dit le bandit.

— C’est juste ! observa Kennedy, et ce bénéfice le capitaine est prêt à te l’assurer.

— Oui, fit l’autre en baissant la tête en signe de consentement.

— Très bien, reprit le guide, mais quel sera ce bénéfice ?

— Que demandez-vous ? dit le capitaine, encore faut-il connaître vos conditions, afin de savoir si on peut vous satisfaire.

— Oh ! mes conditions sont bien simples.