Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/178

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de lieu assez fort ni assez ignoré pour vous garantir des terribles effets de ma vengeance.

— Je le sais, capitaine, répondit le métis en frémissant malgré lui, mais vous pouvez être tranquille, je ne vous tromperai pas.

— Je le souhaite ! maintenant séparons-nous, on pourrait s’apercevoir de votre absence, dans neuf jours je serai ici.

— Dans neuf jours je vous remettrai la jeune fille.

Le guide après cette dernière parole regagna le camp dans lequel il rentra sans être vu.

Dès qu’ils furent seuls, les deux hommes avec lesquels le Babillard venait de faire cet étrange et hideux marché s’enfoncèrent silencieusement dans les broussailles au milieu desquelles ils rampèrent comme des serpents.

Ils atteignirent bientôt les bords d’un petit ruisseau qui coulait inaperçu et ignoré dans la forêt. Kennedy siffla d’une certaine façon à deux reprises différentes.

Un faible bruit se fit entendre, et un cavalier tenant deux chevaux en main parut à quelques pas en avant du lieu où ils étaient arrêtés.

— Viens, Franck, dit Kennedy, tu peux approcher sans crainte.

Le cavalier s’avança aussitôt.

— Quoi de nouveau ? demanda Kennedy.

— Rien de bien important, répondit le cavalier, j’ai découvert une piste indienne.