Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/187

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que en dehors de leurs habitudes, voulurent venger leurs compagnons, et se ruèrent avec furie contre leur agresseur.

Celui-ci, sans s’étonner de leur nombre, fit un pas en arrière, tomba en garde et se prépara à les bien recevoir.

Par hasard, un rayon de lune frappa son visage. Les bandits reculèrent avec crainte et rengainèrent leurs machetes.

— Ah ! ah ! dit l’inconnu avec un sourire de mépris, tout en s’avançant vers eux, vous m’avez reconnu, mes maîtres, vive Dieu ! j’en suis fâché, je me préparais à vous donner une rude leçon, est-ce donc ainsi qu’on exécute mes ordres ?

Les bandits restèrent muets, contrits et repentants en apparence.

— Çà ! continua l’inconnu, videz vos poches, maîtres coquins, et rendez à ces dames ce que vous leur avez enlevé.

Sans hésiter les voleurs débâillonnèrent la duègne, et restituèrent la riche proie qu’un instant ils avaient cru pouvoir s’approprier.

Doña Luz ne revenait pas de son étonnement, elle considérait avec une surprise extrême cet homme étrange qui possédait une si grande autorité sur des bandits sans foi ni loi.

— Est-ce bien tout ? dit-il en s’adressant à la jeune fille, ne vous manque-t-il plus rien, señora ?

— Plus rien, monsieur, répondit-elle plus morte