Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/186

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mine semblèrent surgir du sol, et entourèrent les deux dames après avoir préalablement éteint d’un vigoureux coup de poing le falot porté par le péon.

Exprimer la frayeur de la jeune fille à cette apparition inattendue est chose impossible.

Elle fut tellement effrayée que, sans avoir la force de pousser un cri, elle tomba à genoux les mains jointes devant les bandits.

La duègne au contraire poussait des cris assourdissants.

Les bandits mexicains, tous gens expéditifs, eurent en un tour de main réduit la duègne au silence, en la bâillonnant avec son rebozo, puis, avec tout le calme que ces dignes gens apportent dans l’exercice de leurs fonctions, assurés comme ils le sont de l’impunité que leur accorde la justice avec laquelle, en revanche, ils partagent la plupart du temps, ils procédèrent au dépouillement de leurs victimes.

Ce qui ne fut pas long, non seulement celles-ci ne songeaient pas à résister, mais, au contraire, elles se dépouillaient elles-mêmes en toute hâte de leurs bijoux, que les bandits empochaient avec des grimaces de plaisir.

Mais au plus beau moment de cette opération, une épée flamboya soudain au-dessus de leurs têtes, et deux bandits roulèrent sur le sol en jurant et en poussant des hurlements de fureur.

Ceux qui restaient debout, outrés de cette atta-