Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/240

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dénoncer aux yeux clairvoyants et intéressés de leurs ennemis.

La tribu du serpent, à laquelle appartenaient les guerriers commandés par la Tête-d’Aigle, était entrée dans les prairies au nombre de cinq cents guerriers à peu près, afin de chasser le bison et de livrer combat aux Pawnies et aux Sioux, contre lesquels ils guerroient continuellement.

Le but de la Tête-d’Aigle, aussitôt sa campagne terminée, était de rejoindre immédiatement ses frères, afin de mettre en sûreté le butin fait par lui à la prise du village et d’assister à une grande expédition que sa tribu préparait contre les trappeurs blancs et métis disséminés dans les prairies et que les Indiens considèrent avec raison comme des ennemis implacables.

Malgré le luxe de précautions déployé par le chef, le détachement avait rapidement marché.

Le soir du sixième jour écoulé depuis la destruction du fort, les Comanches s’arrêtèrent sur les bords d’une petite rivière sans nom, comme il s’en rencontre tant dans ces parages et se préparèrent à camper pour la nuit.

Rien de plus simple que le campement des Indiens sur le sentier de la guerre.

Les chevaux sont entravés afin qu’ils ne puissent s’écarter ; si l’on ne craint pas de surprise on allume du feu, dans le cas contraire, chacun s’arrange comme il peut pour manger et dormir.