Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/241

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Depuis leur départ du fort, aucun indice n’avait donné lieu aux Comanches de supposer qu’ils fussent suivis ou surveillés, leurs éclaireurs n’avaient découvert aucune piste suspecte.

Ils se trouvaient peu éloignés du camp de leur tribu, leur sécurité était donc complète.

La Tête-d’Aigle fit allumer du feu et plaça lui-même des sentinelles pour veiller au salut de tous.

Lorsqu’il eut pris ces mesures de prudence, le chef s’adossa contre un ébénier, prit son calumet, et ordonna que le vieillard et la femme espagnole lui fussent amenés.

Quand ils furent devant lui, la Tête-d’Aigle salua cordialement le vieillard et lui offrit son calumet, marque de bienveillance que le vieillard accepta tout en se préparant à répondre aux questions que sans doute l’Indien allait lui adresser.

En effet, après quelques instants de silence, celui-ci prit la parole.

— Mon frère se trouve-t-il bien avec les Peaux-Rouges ? lui demanda-t-il.

— J’aurais tort de me plaindre, chef, répondit l’Espagnol, depuis que je suis avec vous j’ai été traité avec beaucoup d’égards.

— Mon frère est un ami, dit emphatiquement le Comanche.

Le vieillard s’inclina.

— Nous sommes enfin sur nos territoires de