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II

LES PIRATES.


C’était le soir, à une distance à peu près égale du camp des Mexicains et de celui de Comanches.

Cachés dans un ravin profondément encaissé entre deux hautes collines, une quarantaine d’hommes étaient réunis autour de plusieurs feux, disposés de façon à ce que la lueur des flammes ne pût trahir leur présence.

L’aspect étrange que présentait cette réunion d’aventuriers aux traits sombres, aux regards farouches, aux costumes sordides et bizarres, offrait un tableau digne du crayon satirique de Callot, ou du pinceau de Salvator Rosa.

Ces hommes, composé hétérogène de toutes les nationalités qui peuplent les deux mondes, depuis le Russe jusqu’au Chinois, étaient la plus complète collection de coquins qui se puisse imaginer ; hommes de sac et de corde, sans foi ni loi, sans feu ni lieu, véritable rebut de la civilisation qui les avait rejetés de son sein, obligés à chercher un refuge au fond des prairies de l’Ouest ; dans ces déserts mêmes, ils formaient bande à part, combattant tantôt contre