Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/337

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À minuit, le mot de halte, fut prononcé à voix basse.

On campa, pour attendre des nouvelles des éclaireurs.

C’est-à-dire que chacun, s’enveloppant tant bien que mal, se coucha où il se trouvait, afin d’être prêt au premier signal.

Aucun feu ne fut allumé.

Les Indiens, qui comptent sur leurs éclaireurs, ne posent jamais de sentinelles, lorsqu’ils sont sur le sentier de la guerre.

Deux heures se passèrent.

Le camp des Mexicains n’était éloigné que de trois milles au plus ; mais avant de se risquer plus près, les chefs voulaient s’assurer que la route était libre ; au cas où elle ne le fût pas, quel était le nombre des ennemis qui leur barraient le passage, et quel plan d’attaque ils avaient adopté.

Au moment où le Cœur-Loyal, dévoré d’impatience, se préparait à aller lui-même à la découverte, un frôlement presque imperceptible d’abord, mais qui peu à peu augmenta dans d’énormes proportions, se fit entendre dans les broussailles, et deux hommes parurent.

Le premier était un des éclaireurs comanches, l’autre était le docteur.

L’état dans lequel se trouvait le pauvre savant était digne de pitié.