Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/354

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Le Cœur-Loyal averti par l’éclaireur indien et surtout par le récit du docteur, de l’attaque tentée sur le camp, s’était remis de suite en marche, afin de porter le plus tôt possible secours aux Mexicains.

Malheureusement, malgré la célérité de leur course, les trappeurs et les Comanches étaient arrivés trop tard pour sauver la caravane.

Lorsque les chefs de l’expédition se furent assurés de la fuite des pirates, la Tête-d’Aigle et ses guerriers se lancèrent sur leur piste.

Resté seul maître du camp, le Cœur-Loyal ordonna une battue générale dans les halliers voisins et les hautes herbes, que les bandits n’avaient pas eu le temps d’explorer en détail, car ils s’étaient à peine emparés du camp qu’ils en avaient été débusqués.

Cette battue amena la découverte de Phébé, la jeune servante de doña Luz, et de deux lanceros qui s’étaient réfugiés dans le tronc d’un arbre, et qui arrivèrent plus morts que vifs conduits par l’Élan-Noir et quelques chasseurs, qui tâchaient en vain de les rassurer et de leur rendre courage.

Les pauvres diables se croyaient aux mains des pirates, le Cœur-Loyal eut des peines infinies à leur faire comprendre que les gens qu’ils voyaient étaient des amis, arrivés trop tard il est vrai pour les secourir, mais qui ne voulaient leur faire aucun mal.

Dès qu’ils furent assez rassurés pour reprendre un peu de sang-froid, le Cœur-Loyal entra avec eux