Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/355

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans la tente et leur demanda le récit succinct des événements.

La jeune métisse qui, aussitôt qu’elle avait vu à qui elle avait affaire, avait d’un seul coup reconquis toute son assurance et qui, du reste, avait reconnu le Cœur-Loyal, ne se fit pas prier pour babiller ; en quelques minutes elle mit le chasseur au courant des faits terribles dont elle avait été spectatrice.

— Ainsi, lui demanda celui-ci, le capitaine Aguilar a été tué ?

— Hélas ! oui, répondit la jeune fille avec un soupir de regret à l’adresse du pauvre officier.

— Et le général ? reprit le chasseur.

— Oh ! pour le général, dit vivement la métisse, il s’est défendu comme un lion, il n’est tombé qu’après une résistance héroïque.

— Il est mort ? demanda le Cœur-Loyal avec une pénible émotion.

— Oh ! non, fit-elle vivement, il est seulement blessé, j’ai vu passer les bandits qui le portaient, je crois même que ses blessures sont légères, tant les ladrons – voleurs – le ménageaient pendant le combat.

— Tant mieux, dit le chasseur, et il baissa la tête d’un air pensif ; puis, au bout d’un instant, il ajouta en hésitant et avec un léger tremblement dans la voix : votre jeune maîtresse, qu’est-elle devenue ?

— Ma maîtresse, doña Luz ?

— Oui, doña Luz, c’est ainsi je crois qu’elle se