Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/397

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La sortie de la grotte donnait sur le bord d’une petite rivière, dont l’eau venait mourir auprès du souterrain, de façon que les bandits pouvaient, en se jetant à la nage ou en construisant un radeau, entrer et sortir sans laisser de traces, et déjouer ainsi toutes les recherches.

Le capitaine connaissait trop bien les prairies de l’Ouest, dans lesquelles il exerçait depuis près de dix ans déjà son honorable et lucrative profession, pour ne pas s’orienter facilement et savoir en un instant où il se trouvait.

Il reconnut que cette rivière coulait à une distance assez grande du camp des Mexicains, dont ses méandres sans nombre tendaient encore à l’éloigner. Il poussa un soupir de satisfaction ; quand il eut bien reconnu les lieux, ne craignant plus d’être découvert et tranquille désormais sur sa position, il ralluma la torche et revint sur ses pas.

Ses compagnons, à l’exception d’un seul qui veillait sur les prisonniers, dormaient profondément.

Le capitaine les éveilla.

— Alerte ! leur dit-il, il ne s’agit pas de dormir, nous avons autre chose à faire.

Les bandits se levèrent de mauvaise grâce, en se frottant les yeux et en bâillant à se démettre la mâchoire.

Le capitaine leur fit d’abord boucher solidement le trou qui leur avait livré passage, puis il leur or-