Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/396

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instants immobile, pour donner à ses yeux le temps de s’habituer à l’obscurité.

C’était un homme prudent et sachant à fond son métier de bandit que de capitaine ; si le plan qu’il avait formé pour l’attaque du camp avait échoué, il avait fallu pour cela un concours de circonstances fortuites impossibles à prévoir.

Aussi, après le premier moment de mauvaise humeur causée par l’échec qu’il avait reçu, il avait bravement pris son parti, se réservant in petto de prendre sa revanche dès que l’occasion s’en présenterait.

Du reste, la fortune semblait vouloir lui sourire de nouveau, en lui offrant, juste au moment où il en avait le plus pressant besoin, un abri presque introuvable.

Ce fut donc avec un mouvement de joie et d’espoir indicible qu’il attendit que ses yeux fussent assez habitués à l’obscurité pour lui permettre de distinguer les objets, et savoir s’il allait réellement trouver une sortie, qui le rendrait maître d’une position presque inexpugnable.

Son attente ne fut pas trompée.

Dès que l’éblouissement causé par la flamme de la torche fut dissipé, il aperçut à une assez grande distance devant lui une faible lueur.

Il marcha résolument en avant, au bout de quelques minutes il arriva à la sortie tant désirée.

Décidément la fortune se déclarait de nouveau pour lui.