Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/439

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Et d’un geste prompt comme la pensée il se poignarda.

Il tomba raide mort.

Cet effroyable abattage n’avait pas duré un quart d’heure[1] !

Pas un des pirates n’avait redoublé, tous s’étaient tués du premier coup !

— À moi ce poignard, dit la Tête-d’Aigle en le retirant tout fumant du corps palpitant du dernier bandit, c’est une bonne arme pour un guerrier, et il le passa froidement à sa ceinture, après l’avoir essuyé dans l’herbe.

Les corps des pirates furent scalpés et portés hors du camp.

On les abandonna aux vautours et aux urubus auxquels ils devaient fournir une ample pâture, et qui, attirés par l’odeur du sang, tournaient déjà au-dessus d’eux, en poussant de lugubres cris de joie.

La troupe redoutable du capitaine Ouaktehno était anéantie.

Malheureusement, il y en avait d’autres dans les prairies.

Après l’exécution, les Indiens rentrèrent insoucieusement dans leurs huttes ; pour eux ce n’avait été qu’un de ces spectacles auxquels depuis longtemps ils sont habitués, et qui n’ont plus le pouvoir d’attendrir leurs nerfs.

  1. Toute cette scène est historique et d’une rigoureuse exactitude : l’auteur a assisté dans l’Apacheria à une exécution semblable.