Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/446

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— Essayez toujours, mon oncle, répondit-elle avec insistance, si votre proposition est repoussée, vous aurez au moins prouvé au Cœur-Loyal que vous n’êtes pas ingrat, et que vous avez su l’apprécier à sa juste valeur.

— Tu le veux ? dit le général qui ne demandait pas mieux que d’être convaincu.

— Je le désire, mon oncle, fit-elle en l’embrassant pour cacher sa joie et sa rougeur, je ne sais pourquoi ; mais il me semble que vous réussirez.

— Soit donc, murmura le général avec un sourire triste, prie le Cœur-Loyal et sa mère de venir me trouver.

— Dans cinq minutes je vous les amène, s’écria-t-elle radieuse.

Et, bondissant comme une gazelle, la jeune fille disparut en courant à travers les détours de la grotte.

Dès qu’il fut seul, le général baissa son front pensif et tomba dans de sombres et profondes méditations.

Quelques minutes plus tard, le Cœur-Loyal et sa mère amenés par doña Luz étaient devant lui.

Le général releva la tête, salua les arrivants avec courtoisie et, d’un signe, pria sa nièce de se retirer.

La jeune fille s’éloigna toute palpitante.

Il ne régnait dans cette partie de la grotte qu’un demi-jour, qui ne permettait pas de voir parfaitement les objets ; par un caprice étrange, la mère du