Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/450

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de la mère et dans celui du fils, il ne reste plus pour vous qu’amour et respect.

— Oh ! s’écria le vieillard en les embrassant tour à tour avec ivresse, c’est trop de bonheur, je ne mérite pas d’être si heureux après ma cruelle conduite.

— Mon père, répondit noblement le chasseur, c’est grâce au châtiment mérité que vous m’avez infligé que je suis devenu un honnête homme, oubliez donc le passé qui n’est plus qu’un rêve, pour ne songer qu’à l’avenir qui vous sourit.

En ce moment, parut doña Luz, craintive et timide.

Dès qu’il l’aperçut, le général s’élança vers elle, la prit par la main, et l’amenant à doña Jesusita qui lui tendait les bras :

— Ma nièce, lui dit-il avec un visage radieux, tu peux aimer sans crainte le Cœur-Loyal, il est bien réellement mon fils. Dieu a permis dans sa bonté infinie que je le retrouve au moment où je désespérais d’un tel bonheur !

La jeune fille poussa un cri de joie et cacha confuse son visage dans le sein de doña Jesusita, en abandonnant sa main à Rafaël, qui la couvrit de baisers en tombant à ses pieds.