Page:Aimard - Les Trappeurs de l’Arkansas, 1858.djvu/84

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d’aucune sorte. Il était impossible de rencontrer plus de facilité dans une poursuite, Belhumeur lui-même commençait à trouver cela extraordinaire et à s’en inquiéter sérieusement.

Mais si les Comanches n’avaient pas voulu se donner la peine de cacher leur marche, les chasseurs n’agissaient pas comme eux, ils n’avançaient qu’en effaçant au fur et à mesure la trace de leur passage.

Ils arrivèrent ainsi sur les bords d’un ruisseau assez large, nommé le Vert-de-gris, qui est un affluent de la grande Canadienne.

Avant de traverser cette petite rivière de l’autre côté de laquelle les chasseurs ne seraient plus très éloignés des Indiens, Cœur-Loyal s’arrêta en faisant signe à son compagnon de l’imiter.

Tous deux descendirent de cheval, et, conduisant leurs montures par la bride, ils se retirèrent à l’abri d’un bouquet d’arbres, afin de ne pas être aperçus, si par hasard quelque sentinelle indienne était chargée de surveiller leur approche.

Lorsqu’ils furent cachés dans l’épaisseur du bois, Cœur-Loyal posa un doigt sur sa bouche pour recommander la prudence à son compagnon, et approchant ses lèvres de son oreille, il lui dit d’une voix faible comme un souffle :

— Avant d’aller plus loin, consultons-nous, afin de bien savoir ce que nous voulons faire.

Belhumeur baissa la tête en signe d’acquiescement.