s’il n’avait pas été sûr de retrouver la piste en question, quand il lui plaira de la retrouver.
— Ainsi ?
— Ainsi, j’ai pris mes précautions… et quand je prends mes précautions il n’y a pas de danger que je sois mordu.
Cela dit, il s’assit majestueusement et il attendit la fin de son interrogatoire.
X
LE RÉCIT DE LA CIGALE
— Quelles précautions ? demanda le colonel Martial Renaud à la Cigale.
— Voici ce que c’est, mon colonel. J’ai laissé là-bas, en éclaireurs, deux gaillards… mais deux bons… là… des vrais ! Je leur ai remis tout l’argent que vous m’aviez donné, au cas où ils en auraient besoin… et je suis venu, patte sur patte, toujours courant, vous raconter la chose.
— Tu as bien fait. Quels sont ces éclaireurs ?
— Oh ! vous les connaissez bien !…
— Qui ?
— Frantz Keller…
— Et ?
— Et Mouchette.
— Mouchette ? chercha Martial Renaud, qui avait oublié le nom du gamin de Paris.
— Mais oui…, Mouchette… le petit… Vous ne vous rappelez pas, mon colonel… ce môme si rigolo alerte comme un écureuil et malin comme un singe ?
— Ah ! oui… j’y suis.
— C’est même lui qui est cause de la découverte…
— Conte-nous cela, mon garçon.
— Je ne demande pas mieux… parce que pour ce qui est de faire valoir ce crapaud-là, c’est un vrai plaisir pour moi, qui l’ai lancé.
— Mais la chose est intéressante… et vaut la peine que tu la reprennes dès le principe.
— Faut tout recommencer ? demanda le colosse avec effarement.
— Oui.
— C’est dur… mais puisque vous le voulez…
— Je t’en prie.
— Suffit, mon colonel… Seulement, dame, vous savez… je ne parle pas bien… Vous vous payerez de la patience et de l’attention.
— Va, va.
— Sans ça, je ne réponds de rien.
— Commence.