Page:Aimard - Les invisibles de Paris, 1893.djvu/706

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— Il vous tiendra au courant de toutes nos affaires, et il ne sera pas autorisé à prendre une décision sans tout d’abord avoir pris vos conseils.

— Bon !

— Acceptez-vous ?

— Pardieu ! cher ami, ne vous suis-je pas dévoué corps et âme, à vous et à l’Association ?

— Merci, docteur, merci.

— La meilleure manière de me remercier serait de ne pas prolonger votre absence.

— J’espère que vos vœux seront remplis. Je compte sur un prompt succès.

— Et moi sur un prompt retour… Ah ! sacredieu ! voilà la première fois que je regrette les devoirs de ma profession.

— Qui vous retient au rivage, acheva le colonel gaiement.

— Bonne chance, colonel.

— À bientôt.

Le docteur Martel allait se retirer.

La porte s’ouvrit.

Le vieux concierge entra.

— Une lettre.

— Pour qui ?

— Pour le docteur Martel.

— Donne.

Le docteur prit la lettre, l’ouvrit, la parcourut et la passa toute grande Martial Renaud, qui la lut à haute voix :


« Monsieur le docteur…


— Eh bien ! interrompit-il, cette lettre est bien pour vous.

— Lisez, mon cher.

— Signé : Joseph Cahen…

— C’est mon domestique.

Martial Renaud continua sa lecture :


« Monsieur le docteur,

« D’après vos ordres, à neuf heures précises, je suis entré dans la chambre du comte de Mauclerc.

« Le comte n’était pas chez lui.

« D’autant plus étonné de cette disparition que le comte de Mauclerc peut à peine se soutenir sans aide, j’ai appelé tous les autres domestiques de la maison.

« Nous nous sommes mis sur-le-champ à la recherche du blessé.

« Ces recherches n’ont produit aucun résultat.

« Plus de comte de Mauclerc dans l’établissement.

« Il a disparu sans qu’un seul d’entre nous ait pu comprendre comment on