Page:Aimard - Les rois de l'océan, 1 (L'Olonnais).djvu/109

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— Je n’y vois aucun empêchement, commandant ; d’autant plus que cela nous fera gagner du temps.

— Très-bien, je vais faire mettre les chaloupes à la mer.

Vent-en-Panne prit le sifflet d’or pendu à son cou et siffla deux fois d’une certaine façon.

Les boucaniers, que l’équipage du Robuste avait fêtés de la façon la plus cordiale, parurent aussitôt.

— Êtes-vous parés ? leur demanda Vent-en-Panne.

— Oui, commandant, répondirent-ils d’une seule voix.

— Alors accoste la pirogue et embarque en double !

Les flibustiers saluèrent leur chef, et exécutèrent immédiatement l’ordre reçu.

— À bientôt, commandant ! dit Vent-en-Panne lorsqu’il vit que la pirogue était prête à le recevoir.

— À bientôt, mon cher capitaine ! répondit le commandant, en lui serrant chaleureusement la main.

Vent-en-Panne salua les officiers, passa entre une double haie de soldats, qui lui rendaient les honneurs militaires, et s’installa dans la chambre de la pirogue.

Le boucanier fit un dernier salut à M. de Lartigues et à son état-major, qui se pressait pour assister à son départ et s’adressant à ses matelots :

— Avant partout ! dit-il, et souquez rondement, garçons !

La légère embarcation déborda, et fila comme un alcyon sur le dos des vagues.

Cinq minutes plus tard, elle abordait le Santiago.

À bord du Robuste, sur l’ordre du commandant, on s’occupait activement à mettre les chaloupes à la mer, et à tout préparer, pour le transport des prisonniers espagnols.