fut placé à quelques pas seulement de l’assassin, et exposé aux regards de tous.
M. de Lartigues s’avança au-devant du boucanier ; tous deux se saluèrent silencieusement, puis le commandant fit un geste de la main.
Les tambours roulèrent.
— Venez, messieurs, dit le commandant ; lorsque le silence se fut rétabli.
Vent-en-Panne et M. de Lartigues se dirigèrent alors vers la salle du conseil, suivis à quelques pas par l’état-major du vaisseau.
Le conseil de guerre fut immédiatement convoqué.
Il se composait du commandant du Robuste, de Vent-en-Panne, du second commandant du vaisseau, d’un lieutenant, d’un garde-marine, du maître valet ou maître d’équipage, d’un sous-officier marinier, d’un soldat et d’un matelot. Le capitaine des soldats de marine faisait les fonctions de rapporteur, et l’écrivain du bord celles de greffier. En tout onze personnes.
Une longue table avait été préparée pour les membres du conseil ; à droite il y en avait une plus petite pour le capitaine rapporteur et à gauche une seconde pour le greffier : toutes trois étaient recouvertes d’un tapis de drap vert ; plusieurs écritoires, des plumes et du papier avaient été placés çà et là.
Une balustrade à hauteur d’appui séparait la pièce en deux parties égales ; près de cette balustrade se tenaient immobiles deux sentinelles armées de mousquets.
Les membres du conseil pénétrèrent dans la salle, montèrent sur l’estrade, élevée d’un pied à peu près, sur laquelle reposaient les tables, et sur un signe du commandant, ils prirent place par ordre de grade à sa droite et à sa gauche.
— Messieurs, dit le commandant de Lartigues, lorsque chacun se fut assis, vous êtes appelés à remplir un grand devoir ; vous devez faire justice d’un crime odieux ; j’ai la conviction que vous serez à la hauteur