de la pénible mission dont vous êtes chargés ; que vous ne vous laisserez influencer par aucune considération et que vous agirez en gens de cœur, avec l’impartialité que l’honneur exige impérieusement de vous.
Les membres du conseil s’inclinèrent respectueusement.
— Introduisez les témoins ! continua M. de Lartigues ; ouvrez les portes ! afin que l’équipage assiste à ce qui va se passer dans cette enceinte.
Le capitaine rapporteur se leva.
— Pardon, commandant, dit-il ; avant que cet ordre soit exécuté je désirerais dire quelques mots à huis-clos.
— Ce que vous demandez est contraire à la loi, capitaine, répondit le commandant ; les séances du conseil, dès qu’il est constitué, doivent être publiques.
— Cependant j’espérais, commandant, à cause de la gravité des…
— C’est impossible, capitaine, reprit M. de Lartigues. Lieutenant, ajouta-t-il en s’adressant à un officier qui se tenait respectueusement, l’épée à la main, à l’entrée de la salle, obéissez à l’ordre que je vous ai donné.
L’officier salua militairement.
Le duc de la Torre, l’Olonnais, Pitrians et les trois autres matelots qui les accompagnaient pénétrèrent dans la salle, franchirent la balustrade, et, après avoir salué le conseil, s’assirent sur des sièges et des bancs préparés pour eux.
La partie de la pièce réservée au public fut presque aussitôt envahie par les marins, soldats et officiers de l’équipage du Robuste qui purent y trouver place.
Sur un signe du commandant, un calme profond succéda, comme par enchantement, au tumulte causé par l’entrée d’une partie de l’équipage dans la salle.
— Capitaine, dit alors M. de Lartigues, nous vous écoutons.
L’officier rapporteur se leva. Il était pâle et triste. Il