Page:Aimard - Les rois de l'océan, 1 (L'Olonnais).djvu/193

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« P. S. — Nous vous attendons ainsi que M. Pitrians, votre ami, à six heures précises au plus tard. Nous serions très-heureux de vous voir auparavant. »


— Mais il est charmant, cet hidalgo ! dit Vent-en-Panne en riant.

— Et il possède une kyrielle de noms, ajouta le lugubre Pitrians, qui, mis à la suite les uns des autres, font un très-bon effet et préviennent en sa faveur.

— Que faut-il répondre ? demanda l’Olonnais.

— Pardieu ! que tu iras ! cela ne fait pas de doute.

Le jeune homme jeta un coup d’œil sur ses vêtements.

— Coquet ! fit le boucanier toujours riant ; rassure-toi, rien ne te manquera.

L’Olonnais sourit en lui tendant la main.

Tributor fut appelé ainsi que le valet du duc.

— Mon ami, dit l’Olonnais au serviteur, M. Pitrians et moi, nous aurons l’honneur de nous rendre à l’invitation que nous adresse monsieur le duc de la Torre.

Le valet salua et sortit.

La conversation recommença, mais cette fois elle devint générale.

On causait, on riait, on fumait du meilleur cœur, lorsque la porte s’ouvrit et Montbarts entra.

Deux engagés chargés de paquets et deux autres conduisant chacun trois jeunes chiens en laisse l’accompagnaient.

Les engagés demeurèrent sur le seuil de la porte.

Quant à Montbarts, après avoir salué les quatre hommes d’un : « Bonjour, frères, » il prit sans cérémonie place auprès d’eux, se versa une rasade qu’il but d’un trait, prit une pipe, la bourra et, après l’avoir allumée et s’être enveloppé d’un nuage de fumée, il se décida enfin à expliquer les motifs de sa présence.