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L’Olonnais se pencha sur elles pour les aider à se relever.

La terreur leur avait fait perdre connaissance.


XV

COMMENT VENT-EN-PANNE ET LE CHAT-TIGRE SE TROUVÈRENT EN PRÉSENCE ET CE QUI SE PASSA ENTRE EUX

La lutte était terminée.

Il ne restait plus un seul Espagnol dans la clairière.

Tous s’étaient enfuis, comme une troupe de loups effarés, dans les profondeurs inexplorées de la forêt.

Les engagés s’occupaient déjà activement, à creuser de larges fosses, dans lesquelles devaient être jetés pêle-mêle, les cadavres des Français et des Espagnols, tués pendant le combat.

Malheureusement le nombre des morts était considérable ; il dépassait soixante.

Selon leur habitude, les boucaniers n’avaient pas voulu faire de prisonniers. Tous les pauvres diables de soldats tombés entre leurs mains avaient été impitoyablement égorgés, malgré la présence de la duchesse et de sa fille, dont les efforts pour sauver un seul de ces malheureux furent vains.

Dès que la première animation, causée par le succès presque miraculeux de cette lutte de géants, fut un peu calmé, on se reconnut de part et d’autre.

La surprise fut grande des deux côtés.

L’Olonnais et Vent-en-Panne virent avec une joie indicible, que les frères de la Côte auxquels ils étaient