Page:Aimard - Les rois de l'océan, 1 (L'Olonnais).djvu/345

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grands personnages, se rendant dans le Pacifique, pour y attendre le galion de Chagrès, traverser l’isthme et à Panama s’embarquer pour le Callao, port situé à deux lieues de Lima de los Reyes, capitale du Pérou. Or des mesures ont été prises, pour que cette personne soit, avec les plus grands égards, bien entendu, et le plus profond respect, retenue à la Véra-Cruz, jusqu’à ce que le navire qui doit apporter non-seulement sa révocation, mais son ordre d’exil en Californie, soit arrivé d’Europe. »

— Fort bien ; dit le Chat-Tigre, cela est parfaitement combiné ; à moins de hasards impossibles la réussite est évidente.

— Je suis chargé de plus, señor, de vous remettre cette lettre de la part de son Excellence le gouverneur général.

Le Chat-Tigre prit la lettre, et la parcourut rapidement du regard.

— Dites à son Excellence, reprit-il au bout d’un instant, que ses ordres seront exécutés. Tout navire français partant de Saint-Domingue, sera arrêté dans les débouquements, s’il est porteur de dépêches pour la France ; et scrupuleusement visité par le capitaine que je vais avoir l’honneur de vous présenter, et dont le nom vous inspirera toute confiance ; señor don Antonio Coronel, le capitaine Bothwell ; capitaine Bothwell, le señor don Antonio Coronel.

Les deux hommes s’inclinèrent avec une certaine raideur, et sans échanger une parole.

— Il ne me reste plus qu’à ajouter, reprit, le Chat-Tigre, que je me propose de me rendre dans quelques jours à San Juan, où sans doute sont arrivés pour moi certains papiers importants.

— En effet caballero, ces papiers sont arrivés ; je vous les aurais apportés, mais j’ai craint de les exposer dans une course de nuit à travers la savane.

— Vous avez eu parfaitement raison, señor ; du reste rien ne pressait ; il est donc bien entendu, que demain ou après, vous recevez ma visite.