Page:Aimard - Les rois de l'océan, 1 (L'Olonnais).djvu/55

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— Voyez le mien et celui de tous les gens qui sont ici.

— En effet, tous ont une tresse de paille en forme de fronde autour de la forme.

— C’est cela même.

— C’est donc un signe de reconnaissance ?

— Parfaitement.

— Tiens, tiens, tiens ; j’arrive bien, à ce qu’il paraît ?

— Vous arrivez très-bien, capitaine.

— Contez-moi donc cela ? je suis curieux de savoir ce qui se passe.

— Je ne demande pas mieux, capitaine ; mais d’abord pour qui êtes-vous ?

— Pour qui je suis ?

— Oui.

— Au diable ! Je suis pour le roi.

— Bon ! pour le roi et messieurs les Princes, ou pour le Roi et le Cardinal ?

— Le cardinal est un cuistre, dont je me soucie, comme du fétu de paille que vous portez à votre chapeau.

— Très-bien ! Alors vous êtes avec nous, capitaine.

— Tout ce qu’il y a de plus avec vous ; et vous êtes ?

— Pour le roi et messieurs les Princes.

— Moi aussi, vive Dieu !

— Voilà qui est bien. Tenez, capitaine, acceptez cette fronde et mettez-la à votre chapeau.

— Je ne demande pas mieux ; répondit-il en prenant la fronde et l’attachant autour de la forme de son feutre ; et maintenant vous me direz…

— Tout ce que vous voudrez.

— Bravo ! à votre santé, maître Parizot.

— À la vôtre, capitaine André.

— D’abord, l’histoire de la fronde.

— Ce sera bientôt fait.

— J’écoute.

— Je vous garantis d’autant plus l’exactitude de mon