Page:Aimard - Les rois de l'océan, 2 (Vent-en-panne).djvu/157

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est un peu plus longue, mais, vous l’avez dit, nous avons le temps.

— Très-bien, compagnon, je m’abandonne à vous ; marchez, je vous suis.

David prit alors les devants, se frayant avec son bâton un passage à travers les halliers, suivi à quelques pas par Pitrians, qui avait mis pied à terre et conduisait son cheval par la bride.

La route suivie par les deux hommes n’existait pas, ils la faisaient à mesure, aussi leur fallut-il un temps assez long pour atteindre la plage.

Le soleil était couché déjà depuis une demi-heure, lorsqu’ils atteignirent l’endroit où quinze jours auparavant les pirogues flibustières avaient accosté.

— Nous y voici ; dit le capitaine à Pitrians.

— Fichtre ! votre calcul a été d’une exactitude mathématique ; c’est ici même que l’Olonnais et moi nous avons débarqué, il s’agit à présent de réunir le plus que nous pourrons de bois sec.

— Oh ! ce ne sera pas difficile ; dit David.

— D’abord, laissez-moi desseller mon cheval et lui donner sa provende ; nous resterons peut-être ici une partie de la nuit, je ne veux pas que le pauvre animal souffre de ce retard.

— Faites ; pendant ce temps-là, je m’occuperai à ramasser du bois mort.

— C’est cela.

Pitrians commença à enlever les harnais à son cheval, puis il le bouchonna vigoureusement, l’attacha par une longe assez longue et enfin lui donna sa provende.

Quand ce devoir fut accompli, le jeune homme s’aperçut que de son côté David n’était pas resté oisif ; celui-ci avait réuni un énorme monceau de bois sec, suffisant amplement pour entretenir le feu pendant la nuit tout entière.

— Que faisons-nous ? demanda David.

— Nous allons nous charger de ce bois et le transporter aussi vite que possible au sommet du cap que vous