Page:Aimard - Les rois de l'océan, 2 (Vent-en-panne).djvu/156

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— Eh ! eh ! compagnon, voilà qui peut nous servir !

— Vous croyez ?

— Dame ! si Vent-en-Panne est toujours dans l’intention de tenter quelque chose contre la Vera-Cruz, il me semble, que ne serait-ce que comme guide, vous pourriez nous rendre de très-grands services.

— En effet ; ces services, croyez-le bien, je vous les rendrai de grand cœur.

— Oh ! je n’en doute pas, vous devez nourrir une haine assez corsée contre les Gavachos.

— Oui, car ils m’ont traité d’une façon indigne, tout le mal que je pourrai leur faire, je le leur ferai.

— À la bonne heure ! voilà qui est parler.

— Ah ça, nous bavardons, nous bavardons, et le temps passe rapidement, le soleil est bas déjà, il me semble ?

— Oh ! nous avons le temps encore ; il est à peine cinq heures.

— Hum ! il ne reste qu’une heure de jour, il nous faut nous rendre à l’endroit convenu.

— Vous sentez-vous assez fort pour m’accompagner, capitaine ?

— Moi ? fit-il, je suis si bien reposé que je ferais dix lieues, s’il le fallait.

— Eh bien, puisqu’il en est ainsi, en route !

— En route donc, et que Dieu nous aide !

Pitrians remit la bride à son cheval, rattacha la valise et sauta en selle.

Quant au capitaine David, ses préparatifs se bornèrent à ramasser son bâton.

Tous deux s’éloignèrent alors, de compagnie.

Pitrians avant de se mettre en marche, donna à son nouvel ami les détails les plus circonstanciés sur le lieu où ils se rendaient.

— C’est bien là ; dit le capitaine, je connais la place ; je vous y conduirais les yeux fermés, suivez-moi sans crainte, je ne vous égarerai pas ; entrons sous bois, cela peut-être nous évitera de fâcheuses rencontres, la route