Page:Aimard - Les rois de l'océan, 2 (Vent-en-panne).djvu/165

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— Vous savez, reprit Pitrians, que je suis chargé par votre matelot l’Olonnais, de lui rapporter des instructions précises et une réponse formelle.

— Que cela ne t’inquiète pas, mon gars, ma réponse la voici : nous prendrons la Vera-Cruz ; comment ? je ne le sais pas encore, mais ce que j’affirme, c’est que je m’emparerai de la ville, malgré tous les gavachos de la terre, fussent-ils un million ; David connaît la ville et le pays sur le bout du doigt, d’après ce qu’il nous a dit ; nous nous entendrons ensemble ; et sacredieu ! il faudra que nous soyons bien malheureux, si à nous deux, nous n’inventons pas quelque bonne diablerie contre ces maudits gavachos.

— Bon ! fit Pitrians en riant, vous prendrez la Vera-Cruz, c’est convenu, mais quand ?

— Diable ! tu tiens à être fixé, à ce qu’il paraît ?

— Je vous l’ai dit, ce sont mes instructions.

— Oui, oui, l’Olonnais n’est pas un garçon à se laisser leurrer. Eh bien, répète-lui ceci : Dans vingt jours, jour pour jour, heure pour heure à compter de celui-ci, l’expédition débarquera et campera dans la caverne où nous sommes. Le lendemain, si l’Olonnais et toi vous êtes en mesure, nous attaquerons la ville. Es-tu content, à présent ? est-ce net ? est-ce précis, ce que je te promets là ?

— Ce ne saurait en effet, l’être davantage, capitaine, et comme je sais que l’on peut compter sur vous, me voilà tranquille.

— C’est bien heureux !

— Oui, mais ce n’est pas tout.

— Bon ! qu’y a-t-il encore ?

— Et nos instructions que vous oubliez ? que devons-nous faire pendant ces vingt jours ?

— Vous tenir coi, autant que possible, ne rien risquer à la légère, agir avec la plus grande prudence et surtout, souviens-toi de ceci, Pitrians…

— Allez, allez, capitaine, je suis tout oreilles.

— Et surtout, reprit Vent-en-Panne, en appuyant