Page:Aimard - Les rois de l'océan, 2 (Vent-en-panne).djvu/234

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— Je suis marchand ambulant, il y a un mois environ j’ai passé par ici ; j’y suis même resté pendant deux jours.

— Ah ! et chez qui avez-vous logé ?

— Chez un homme que vous devez connaître, un haciendero, nommé don Pedro Garcias.

— Certes je le connais, c’est un de mes grands amis, nous sommes même compères.

— Savez-vous s’il est à Medellin en ce moment, j’aurais été charmé de le voir ?

— Non, il n’y est pas, mais je sais pertinemment, qu’on l’attend demain matin.

Pitrians, très-contrarié de cette absence, n’en fit rien paraître.

— Eh bien, dit-il avec une apparente insouciance, voilà qui est assez désagréable pour moi ; je comptais précisément faire une visite à votre compère ; parce qu’il est probable que je n’aurai pas d’ici à longtemps l’occasion de le revoir.

— Ah bah !

— Mon Dieu, oui ! presque toutes mes marchandises sont vendues, je compte retourner bientôt dans l’intérieur.

— Ah ! voilà une nouvelle, qui certainement chagrinera mon compère ; mais ne pouvez-vous rester au moins jusqu’à demain ? je vous l’ai dit, peut-être viendra-t-il ce soir.

— Malheureusement, cela m’est impossible. Les affaires n’attendent pas, j’ai justement un rendez-vous ce soir ; un peu avant la tombée de la nuit, à la Venta del Potrero, à quatre lieues d’ici, avec des marchands qui doivent me donner un chargement pour Mexico, où je retourne avec mes mules à vide.

— La Venta del Potrero, ne se trouve-t-elle pas presque sur le bord de la mer, près de la route de Manantial ?

— Oui, c’est cela même.

— Eh bien, mais attendez donc ; rien de plus simple ;