demandé que je me fusse offert ! s’écria-t-il, vous comprenez bien que je ne peux pas laisser mon ami entre les mains des gavachos !
— N’aie pas peur, enfant, ton ami est mon matelot ; il ne court aucun risque ; je saurai le protéger envers et contre tous, je te le jure ; dis-moi, tu n’as pas été sans examiner un peu la Vera-Cruz ; ses fortifications sont-elles bonnes ?
— Heu ! heu ! pas trop ; d’abord elles ne sont pas terminées.
— C’est déjà quelque chose ; ensuite ?
— Ensuite les soldats sont mal disciplinés, et surtout mal commandés.
— Combien la ville a-t-elle de portes ?
— Deux, l’une donne sur la route de Mexico, l’autre celle de la forteresse, donne sur la campagne ; il y a deux poternes.
— Bon, tu m’indiqueras tout cela sur le terrain ; ah ça, mais et cette forteresse ? elle me trotte dans la tête, qu’est-ce que c’est.
— Dame ! c’est une forteresse, comme toutes les autres ; seulement elle a pour nous un grand avantage ; dit en riant le jeune homme.
— Lequel ?
— C’est que, faite principalement pour protéger la ville contre les Indiens, tous ses canons sont braqués sur la campagne.
— Je reconnais bien là, la sottise des Gavachos ! s’écria le beau Laurent en riant.
— Voyons, entendons-nous, reprit Vent-en-Panne, nous avons sept cents hommes et quatre points à attaquer simultanément : nous formerons quatre détachements forts de deux cent-cinquante hommes chacun, cela suffira ; ils seront commandés le premier par moi, le second par le beau Laurent ; ceux qui prendront les poternes, seront chacun de cent hommes, et auront pour chefs Michel le Basque et David ; tu connais le pays, toi ? ajouta-t-il en s’adressant particulièrement au