Page:Aimard - Les rois de l'océan, 2 (Vent-en-panne).djvu/259

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— Oui, non-seulement me servir, mais encore me rendre un grand service.

— Alors, expliquez-vous vivement, vous pouvez compter sur moi.

— Parbleu ! je le sais bien ! Accours Fleur-de-Mai ! ajouta-t-il en élevant la voix.

— Qu’est-ce que c’est que cela, Fleur-de-Mai ? demanda le Mexicain tout intrigué.

— Vous allez voir, don Pedro ; un peu de patience que diable !

En ce moment la jeune fille arriva courant comme une biche effarouchée.

— Tu m’as appelée, frère, me voici, dit-elle.

— Dieu, la charmante fille ! s’écria l’haciendero, c’est votre sœur ?

— Oui ; répondit Pitrians en faisant un geste d’intelligence à Fleur-de-Mai.

— Caraï ! d’où vient-elle comme cela ?

— Elle vient de la mer ; dit le flibustier avec intention.

— Très-bien, compère ! dit l’haciendero d’un air narquois ; sans doute, elle n’est pas venue seule ?

— Eh ! eh ! fit Pitrians avec un rire jovial, elle était quelque peu accompagnée.

— Bon, bon ! ce sont vos affaires ; cela ne me regarde pas ; que désire cette chère enfant ?

— Oh ! une chose bien difficile.

— Est-elle impossible ?

— Dame ! je ne jurerais pas que non !

— S’il y a doute, je me risque, allez. Que désire-t-elle ?

— Elle veut cette nuit même entrer dans la Vera-Cruz.

— Bon, si ce n’est que cela, c’est la moindre des choses ; ne savez-vous pas que j’ai l’habitude de passer toujours à côté des portes ? Est-ce tout ?

— Non, il y a autre chose encore.

— Quoi donc ?