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Page:Aimard - Les rois de l'océan, 2 (Vent-en-panne).djvu/302

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— Oui, capitaine, répondit le duc ; mais il est bien entendu que ces pleins pouvoirs ne sont valables que dans des limites du possible.

— Je le comprends ainsi, reprit Vent-en-Panne en souriant, d’ailleurs nous ne voulons aucunement vous mettre le pistolet sur la gorge.

— Hum ! vous me le mettez passablement en ce moment.

— Eh ! eh ! fit Vent-en-Panne de son air moitié figue, moitié raisin ; vos compatriotes seront bien ingrats s’ils ne vous sont pas reconnaissants, monsieur le duc. Si vous ne vous étiez pas si bravement jeté dans la mêlée, l’affaire était faite ; la ville prise, et nous n’aurions eu d’autre tracas que celui causé par l’embarras de nos richesses ; sur mon âme, mon cher duc, je vous avoue que vous avez eu là une singulière idée ! vous ne pouviez pas me laisser m’arranger avec ces braves gens, qui pas plus tard qu’hier n’auraient pas demandé mieux que de vous couper le cou ! Enfin voyons, il faut bien nous entendre, pour éviter des malentendus regrettables ; en affaire, il n’y a rien de désagréable comme les malentendus, n’êtes-vous pas de cet avis, monsieur le duc ?

— Oui, répondit celui-ci en souriant, mais avec vous, capitaine, ils sont généralement difficiles.

— Bah ! et pourquoi donc ?

— Dame ! parce que vous avez l’habitude de vous expliquer si clairement, qu’il n’y a pas le moindre doute à avoir.

— Eh bien, voici comment il faut établir les bases de notre traité : 1o La ville se rachètera pour ne pas être brûlée et détruite de fond en comble ; 2o les négociants riches se rachèteront pour éviter que nous emportions leurs marchandises ; 3o La population se rachètera pour éviter le pillage etc., etc. ; 4o la ville paiera une rançon pour le rachat de la flotte des îles Saint-Jean-de-Luz et de leur citadelle ; de la forteresse de la Vera-Cruz et de la liberté des prisonniers ; que dites-vous de cela, monsieur le duc ?