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L’île Saint-Christophe, dont j’ai parlé dans un précédent ouvrage sur les Frères de la Côte, ces grands déclassés du dix-septième siècle, mais que je ne connaissais pas alors, fut en réalité le berceau des flibustiers ; ce fut de là qu’ils partirent, pour s’abattre, comme un vol de vautours, sur l’île de la Tortue et Saint-Domingue.

L’île Saint-Christophe que les Caraïbes nommaient Liamniga, fait aujourd’hui partie des Antilles anglaises dans les Leeward Islands, ou îles sous le vent ; elle se trouve à quatre-vingt-dix kilomètres O.-N.-O. d’Antigoa, et à cent vingt-cinq kilomètres de la Guadeloupe, tout auprès et au N-.O. de l’île Nevis par 170°, 18° de latitude N. et 65° de longitude O. Sa longueur totale est de vingt-quatre kilomètres ; d’origine volcanique, comme la plupart des autres îles des Antilles, elle est montagneuse et traversée par une chaîne, dont le mont Misère — mount-misery — qui n’est qu’un volcan éteint haut de 1128 mètres, est le point culminant.

Cette île, aujourd’hui très-florissante et qui fait un commerce considérable de rhum, de sucre, de café, de coton, etc., est très-peuplée.

Les Français, au dix-huitième siècle, la nommaient l’île Douce ; un proverbe très-répandu dans les Antilles disait :

La noblesse est à Saint-Christophe, les bourgeois sont à la Guadeloupe, les soldats à la Martinique, et les paysans à la Grenade.