Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/157

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— Eh bien, laissez-moi faire à ma guise et nous réussirons.

— Tu es le maître d’agir comme il te plaira, nous comptons sur toi comme tu comptes sur nous, répondit le Poletais ; donne des ordres, et sois tranquille, ils seront exécutés.

— Bien ! allez vous reposer, il est dix heures du soir ; à trois heures le débarquement aura lieu ; demain soir nous aurons, je vous le promets, des vivres à foison. Pierre Legrand, fais arriver de trois quarts, la brise semble avoir un peu molli ; on larguera toutes les voiles que la mâture pourra tenir sans risquer de briser des espars.

Pierre Legrand monta sur le pont pour faire exécuter l’ordre qu’il avait reçu ; bientôt on s’aperçut au mouvement plus accentué du navire que cet ordre était exécuté.

Ourson Tête-de-Fer se leva :

— Bonne nuit ! compagnons, dit-il ; souvenez-vous que le branle-bas se fera à trois heures.

Cinq minutes plus tard les flibustiers dormaient comme s’ils ne devaient jamais se réveiller.

L’attente du danger qu’ils allaient courir n’avait en aucune façon influé sur leur tranquillité, ni sur leurs dispositions au sommeil.

Qu’est-ce que c’était que le danger, pour ces lions de mer !