Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/183

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Sur cet écriteau étaient écrits en espagnol et en français ces mots, qui expliquaient la sentence d’une manière terrible :

PENDU, NON COMME ESPAGNOL MAIS COMME VOLEUR
OURSON TÊTE-DE-FER.

Lorsque les dernières convulsions de l’agonie se furent éteintes et que le cadavre eut repris l’immobilité dont il ne devait plus sortir, le capitaine salua la foule et se dirigea vers la plage.

Quelques minutes plus tard, les flibustiers avaient regagné leur bord.

Lorsque là frégate fut sortie du port, Ourson appela le pilote :

— Ce pays n’est pas bon pour vous, lui dit-il, suivez-moi mon expédition terminée, je vous débarquerai où il vous plaira, et vous serez riche pour le reste de vos jours ; cette proposition vous convient-elle ?

— Oui, capitaine, mais à une condition.

— Laquelle ?

— C’est que vous me fournirez les moyens de passer en Europe, en France ; en Amérique, comme en Espagne ma vie ne serait pas en sûreté.

— C’est bien, vous avez ma parole, servez-moi loyalement et vous n’aurez pas à vous repentir de l’engagement que nous contractons l’un envers l’autre.

— Je vous suis dévoué, capitaine.