Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/221

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— Venant de la Vera-Cruz ?

— De la Vera-Cruz.

— Chargée de marchandises d’Europe…

— Qui me sont consignées.

— Mais tu es donc réellement riche ?

— Je suis millionnaire, tout simplement.

L’aventurier regarda son ami avec une expression de sarcasme indicible.

— Ah ça, murmura-t-il à voix presque basse, l’assassinat de ce riche marchand de diamants, commis par un Mexicain, et le vol de toute sa fortune, cette histoire que l’on racontait à San-Francisco de Campêche, lorsque nous y étions, est donc vraie ?

Don Torribio devint livide.

— Que veux-tu dire ?

— Tu passais pour Mexicain déjà à Campêche.

— Après, que prouve cela ? ne suis-je pas Français, moi ?

— C’est vrai, et bas Normand, qui plus est, reprit l’aventurier avec un sourire d’une expression singulière. Et puis, il ne manquait pas alors de Mexicains à Campêche ; n’approfondissons donc pas, et mettons que je n’ai pas soufflé mot.

— Oh je ne crains rien.

— Pardieu, je le sais bien ; d’ailleurs cela ne me regarde pas revenons donc à nos affaires. Il est entendu que la goélette existe, qu’elle vient de la Vera-Cruz avec un chargement qui t’appar-