Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/226

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portait ses nouveaux habits avec une aisance parfaite ; c’était un cavalier très-présentable, et qui ne devait être déplacé nulle part.

Le Mexicain était ravi, il lui serra la main avec effusion.

— Tu es, sur ma foi, un garçon impayable ! s’écria-t-il avec élan.

— Non pas impayable, répondit Barthélémy avec son sang-froid railleur, mais je coûte cher ; tu t’en apercevras bientôt, ajouta-t-il en mettant froidement dans sa poche la bourse que son ex-matelot lui avait donnée ; et maintenant je répète ma question, que faisons-nous ?

— Nous partons.

— Soit, mais auparavant, cher ami, laisse-moi cacher mon fusil : c’est un Gelin auquel je t’avoue que je tiens beaucoup ; demain ou après je le viendrai prendre.

Pendant que l’aventurier dissimulait soigneusement son fusil sous les feuilles mortes qui si longtemps lui avaient servi de lit, dont Torribio, après avoir refermé la valise, sortit sur le chemin qu’il explora d’un regard, puis il siffla d’une certaine façon à deux reprises différentes.

Un coup de sifflet semblable au sien lui répondit presque aussitôt.

Il rentra dans le jacal.

— As-tu fini ? demanda-t-il à l’aventurier.

— J’ai fini, répondit celui-ci.