Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/253

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

baies sauvages ; car, bien qu’il eût son fusil, il manquait de poudre et ne pouvait ni chasser ni se défendre. Je lui donnai un couteau et une hache que j’avais apportés du pueblo et je vidai ma bourse sur l’herbe auprès de lui.

— Bien, Lilia, ma chérie !

— Il ne me dit qu’un mot : Vous m’avez sauvé la vie, cette vie vous appartient.

— Et tu l’as revu ?

— Souvent. Il m’a raconté toute son histoire : il paraît que c’est un célèbre ladron de l’île de la Tortue ; je lui ai parlé de…

— De qui ?

— De celui que tu sais bien, ma chérie, reprit doña Lilia en souriant, il le connait et il l’aime ; alors une pensée m’est venue, ajouta-t-elle avec hésitation.

— Laquelle ?

— Triste de te voir si malheureuse et ne sachant quel moyen employer pour te venir en aide, il y a un mois à peu près je demandai à Barthélemy, c’est Barthélemy que se nomme cet homme, s’il lui serait possible de faire parvenir une lettre à Saint-Domingue.

— Est-ce très-important, señorita ? me demanda-t-il.

— C’est une question de vie et de mort, répondis-je.

— Il suffit, me dit-il, je ne sais comment je ferai,