Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/262

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— Tu es prêt à appareiller ?

— Au premier signal ; depuis deux jours je suis mouillé en grande rade sur un corps-mort, et mes voiles sont sur les fils de caret.

— Très-bien.

— Tu es content, tant mieux.

— Tu le seras aussi quand tu sauras ce que je veux faire ?

— Quelque diablerie, sans doute ?

— Un coup magnifique. Tu sais que le gouverneur a une fille.

— Je sais même que tu dois l’épouser.

— Quel est le sot qui a dit cela ? fit-il en haussant les épaules. Je suis marié depuis dix ans à Villequier, mon bon : Diable ! je ne veux pas être bigame.

— Que veux-tu donc alors ?

— Ceci tout simplement : ce soir tu dînes chez le gouverneur, n’est-ce pas ?

— Oui.

— Aux dulces, tu inviteras le gouverneur, sa famille, don Lopez Sandoval, le commandant de la garnison et tous les autres convives à une fête de nuit que tu veux donner à bord de ton navire, avant de quitter Carthagène, pour reconnaître la généreuse hospitalité que tu as reçue ici ; comprends-tu ?

— Pas beaucoup.

— Tout le monde accepte avec empressement ;