Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/278

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et sur ma foi ! je ne le tuerai pas à moins de trente onces, voilà !

— Voilà, répondirent en chœur tous les autres bandits.

— C’est à prendre ou à laisser, Seigneurie, reprit Matadoce.

Don Torribio sembla réfléchir un instant.

— Allons dit-il, avec une grimace qui avait la prétention de ressembler à un sourire, allons ! mauvaises têtes, il faut toujours en passer par où vous voulez ; je vous gâte, ma parole d’honneur ! Vous aurez chacun vos trente onces ; mais, cette fois, j’espère que vous le tuerez.

— Seigneurie ! répondit le bandit avec dignité, sans honnêteté il n’y a pas d’affaires possibles. Mes amis et moi nous sommes, grâce à Dieu, connus pour des hommes consciencieux, et qui toujours gagnons loyalement notre argent.

— Je n’ai jamais mis en doute votre honneur et votre loyauté, répondit en ricanant don Torribio ; et maintenant que tout est bien convenu entre nous, car tout est convenu, n’est-ce pas ?…

— Convenu ! oui, Seigneurie, répondirent les bandits.

— Sauf les avances, ajouta Matadoce d’une voix insinuante.

— Vous toucherez chacun dix onces dans un instant ; le reste après l’affaire faite. Seulement, souvenez-vous qu’il vous faut vous tenir toujours à ma