Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/31

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senter à lui et le mettre dans l’obligation de remplir la promesse qu’il m’avait faite.

Vers huit heures du matin pourtant, je n’y pus tenir davantage et je descendis.

Mon hôte était complétement habillé.

Il m’attendait en fumant un cigare, tout en se promenant de long en large dans le salon.

— Ah ! fit-il en m’apercevant, vous voilà. Eh ! il me semble que vous avez bien dormi.

— Parfaitement, répondis-je avec un sourire en songeant que je n’avais pas fermé l’œil.

— Moi, je suis debout depuis six heures ; toutes les affaires de la chancellerie sont terminées. Je veux vous donner ma journée tout entière.

— Tout en vous remerciant de votre inépuisable complaisance, je regrette de vous causer cet embarras.

— De quel embarras parlez-vous ? cher monsieur.

— Mais d’abord, ce travail matinal.

Monsieur Ducray se mit à rire.

— Vous plaisantez, me dit-il on se lève de très-bonne heure dans les colonies, afin de profiter de la brise de mer, les affaires se font le matin. Dans le milieu du jour les maisons sont fermées, tout le monde dort.

— Pardieu, m’écriai-je avec dépit, c’est fait pour moi !

— Qu’est-ce qui est fait pour vous ? me demanda-t-il avec étonnement.