Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/344

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— Mon père ! mon père ! s’écria doña Elmina en tombant aux genoux de don José.

Celui-ci sembla hésiter pendant une seconde.

— Mon père ! reprit la jeune fille d’une voix navrante, ayez pitié de moi.

Mais l’orgueil avait repris le dessus dans l’âme du hautain gentilhomme, le démon avait vaincu le bon ange ; il fixa un instant un regard d’une expression étrange sur la pauvre enfant et se penchant vers elle :

— Si je vous pardonne, m’obéirez-vous ? lui demanda-t-il à voix basse avec un accent d’ironie cruelle.

— Oh ! mon père, s’écria-t-elle avec douleur.

Il se redressa, un sourire amer plissa ses lèvres pâlies :

— Arrière ! dit-il en la repoussant durement ; arrière, je ne vous connais plus !

Et il se précipita hors de la salle.

Don Lopez fit un mouvement pour le suivre, mais l’amour paternel l’emporta sur sa volonté, il s’arrêta, pressa sa fille sur son cœur et la poussant dans les bras de Ourson Tête-de-Fer :

— Veillez sur elle ! s’écria-t-il avec un accent de douleur navrante.

Et il sortit en étouffant un sanglot et cachant sa tête dans ses mains.

Les jeunes filles étaient évanouies.

— Alexandre ! cria Ourson.