Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/364

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Une effroyable fusillade retentit et les boucaniers se ruèrent sur les Espagnols, la crosse haute, en poussant leur terrible cri de guerre :

— Flibuste ! flibuste !

Il y eut alors une mêlée effroyable.

Les Espagnols, pris ainsi, entre deux feux et voyant que la fuite était impossible, se firent tuer jusqu’au dernier.

Pas un seul n’échappa.

— Eh là-bas ! cria Barthélemy en couchant en joue un individu qui essayait de se glisser dans les buissons, un moment ! s’il vous plaît ! on ne part pas ainsi, mon camarade !

Le coup partit, l’homme tomba comme une masse sur le sol, en poussant un cri de douleur qui ressemblait à un rugissement de fauve aux abois.

Le boucanier s’élança vers lui.

– Eh ! Eh ! tu voulais donc nous fausser compagnie, mon brave Boute-Feu, lui dit-il, de son air goguenard, en l’attachant solidement et le confiant à deux de ses compagnons.

Boute-Feu lui jeta un regard farouche, mais il ne répondit pas.

La balle de Barthélemy lui avait brisé la jambe droite ; le boucanier n’avait pas voulu tuer le renégat de la flibuste, qu’il avait parfaitement reconnu lorsqu’il fuyait, il avait seulement voulu l’empêcher de s’échapper et il y avait réussi.