Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/74

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mains tendues vers lui ; trouves-tu que ces garanties soient suffisantes ?

— Oui ; jouons ! mille diables, et que tout cela finisse !

— Voici le cornet, commence.

Le boucanier saisit le cornet sans répondre ; il l’agita quelques instants d’un mouvement fébrile, puis les dés roulèrent sur la table avec un bruit mat.

— Beau point, dit doucement ; Ourson six et six douze et cinq dix-sept. À moi.

Il prit nonchalamment le cornet, l’agita et le renversa.

— Tiens, dit-il en riant, rafle de six, tu as perdu.

— Enfer ! s’écria Boute-Feu, qui devint livide.

— Il paraît que la chance a tourné, reprit le flibustier. À la seconde partie ! Je n’ai plus besoin de répondants maintenant, je joue ce que je t’ai gagné contre ce qui te reste.

Boute-Feu agita nerveusement les dés et renversa le cornet.

— Ah ! ah ! s’écria-t-il tout à coup avec un rire de triomphe, la chance n’a pas tourné encore : mon maître, regarde, rafle de quatre.

— Oui, répondit Ourson, c’est beau, mais on peut faire mieux. Qu’en penses-tu ? ajouta-t-il.

Les dés avaient amené rafle de cinq.

— Ruiné ! s’écria le boucanier, en essuyant la